Au XVe siècle le thème de l’homme sauvage (l’homo sylvestris et pilosus) mi-homme, mi-animal est assez fréquent dans la culture populaire et religieuse. Ce personnage dont le corps est recouvert de poils comme un ours surgit parfois dans le décor sculpté des cathédrales, églises et châteaux de la fin du Moyen-âge. Sur le chevet de l’église Sainte-Eulalie daté par une inscription de 1476, il occupe la retombée des arcs qui encadrent une baie de l’abside orientale. Ce thème connaît un vif succès. C’est l’antithèse de l’homme civilisé et humaniste cher à la Renaissance. Il apparaît seul ou en couple comme sur le chevet de l’église Sainte-Eulalie de Bordeaux. Recouvert de longs poils, il est représenté avec une barbe et une longue queue et vit dans la forêt, milieu hostile et redouté par l’homme médiéval. Il incarne le mal, une créature satanique, l’animalité furieuse, un intercesseur entre le monde des esprits et des vivants. A la fois naturel et surnaturel, inférieur et supérieur à"l’homme civilisé", il dérange les esprits. Dans la littérature médiévale il prend le nom de"velus"en raison de sa surabondante pilosité.
Voir suite p.98
SCULPTURE DE L’HOMME SAUVAGE
Le symbole d’une animalité qu’il faut accepter pour mieux la maîtriser?
On trouve d’autres hommes sauvages notamment dans l’Indre (Levroux)
Coordonnées: Lat: 44.833336, Lon: -0.577705
Altitude: 20 m