Armoiries entree jardins de la mairie

Bordeaux
superficie: 4455 ha
Population: 
1999: 215 363 hab.
2010: 239157 hab.
2017: 257804 hab.
Habitants: les Bordelais

Blason: les fleurs de lis sont les armes des rois de France, le léopard est celui des armes de la Guyenne, le château évoque l´ancien hôtel de ville, et le croissant représente la courbe décrite par la Garonne.

HISTORIQUE

Il subsiste toujours de nombreuses incertitudes sur l´installation du peuple celtique des Bituriges vivisques sur les bords de la Garonne. Depuis peu. des spécialistes avancent le VIe ou le Ve siècle av. J. -C. En revanche. ils s´accordent tous à reconnaître le choix ingénieux de l´emplacement de la tribu, sur la courbe du fleuve, à la croisée des bateaux de mer et de rivière " et au coeur de la route du vin italien. Cette avantageuse situation géographique a donné naissance au premier port de Burdigala. Avec l´Empire, la vigne apparaît pour la première fois sur les flancs de Garonne, c´est pour la ville la promesse d´un commerce prospère et florissant dont le géographe grec Strabon se fait l´écho dans son oeuvre Geographica en définissant la cité comme une " place de commerce, un emporion ". Burdigala connaît alors une importante phase de romanisation avec la naissance du système routier et l´implantation de temples (piliers de Tutelles) et amphithéâtre (palais Gallien). Au IVe siècle, l´économie viticole est en plein essor et le vin connaît son premier grand succès outre-Manche. La cité est alors une capitale économique et intellectuelle connue de tout l´Empire. Ausone, poète et professeur, ne se lasse jamais de célébrer son pays et écrit: " 0 ma patrie illustre par tes vins, tes fleuves et tes hommes. " La chute de l´Empire romain précipite la cité et son riche commerce dans l´oubli. Au Xe siècle, le renouveau roman et le retour de la paix permettent à la ville de ressusciter et de reconstruire son patrimoine, notamment l´église Sainte-Croix. La vigne importée par les Romains est alors entièrement dévolue au vin de messe et se cultive partout dans la cité. Guillaume, le duc d´Aquitaine, meurt sur le chemin de Compostelle en laissant à sa descendante Aliénor un immense héritage. En 1137 elle épouse le roi de France Louis VII qui la répudie en 1152. Elle se remarie en mai 1152 avec Henri II Plantagenêt qui devient, en 1154. roi d´Angleterre. Les époux possèdent à eux deux la moitié du royaume de France avec la Gascogne, la Guyenne, le Périgord, l´Auvergne, le Limousin. lAngoumois. la Saintonge. le Poitou. l´Anjou, le Berry et la Normandie. Cette délicate situation déchaîne plus de trois siècles de conflits et déclenche la guerre de Cent Ans. Pour Bordeaux, la domination anglaise est synonyme de prospérité. La ville devient le " port du sud de l´Angleterre ainsi que sa terre à vignes ". La croissance s´accompagne d´une intense période de construction où la région se pare de cathédrales (Saint-André. Saint-Michel) et de superbes châteaux forts de campagne (Villandraut, Budos). Cette prospérité encourage le royaume de France à récupérer son héritage et la bataille de Castillon. le 11 juillet 1453. ultime conflit de la guerre de Cent Ans. sonne le glas de Bordeaux et de toute l´Aquitaine, dernière enclave anglaise du Sud-Ouest. Le commerce est ruiné et le destin de la communauté est désormais entre les mains des autorités parisiennes que les Bordelais n´apprécient guère. Cette animosité ne cesse de croître jusqu´à la révolte de la Gabelle en 1548 et lors des émeutes protestantes de 1562. Après une accalmie de près d´un siècle, la ville reprend les armes contre Mazarin et la cité s´érige en république après la révolte de l´Ormée de 1651 à 1653. Louis XIV décide de " mater " les rebelles et dès 1675 demande à Vauban de réaménager la vieille forteresse du château Trompette construite par Charles VII. Les canons sont désormais tournés vers la Garonne, mais aussi vers la ville et ses frondeurs..

Dans le même temps. Vauban " verrouille " la Gironde avec l´aménagement de la citadelle de Blaye et les constructions de Fort-Pâté et de Fort-Médoc. La situation ne s´apaise que lorsque Colbert offre à la ville le monopole du commerce avec les îles (les Antilles et surtout Saint-Domingue, l´île du sucre). Cet acte marque la naissance d´un nouvel âge d´or pour les Bordelais. En effet, très vite, le port devient une plaque tournante du commerce international avec les réserves de tissu, d´armes, de farine, de café, de cacao et de sucre. Il est aussi au coeur du commerce triangulaire avec le trafic des esclaves noirs d´Afrique pour les plantations de cannes à sucre des îles. Au XVIIIe siècle. Bordeaux est le deuxième port du monde derrière Londres et le premier du royaume. Le renouveau artistique est amorcé par la fondation, en 1691 d´une académie royale de peinture et de sculpture, marquant les débuts d´un enseignement artistique officiel à Bordeaux. Le nouvel intendant Tourny, nommé en 1743. poursuit l´élan de rénovation et d´embellissement de son prédécesseur Boucher, en relevant le défi de faire de Bordeaux, encore vieille cité médiévale enfermée dans ses murailles, une ville moderne. En une dizaine d´années, son programme transforme profondément et durablement le visage de la ville en multipliant les places (place Royale, Dauphine, des Capucins), les portes (portes Dijeaux, d´Aquitaine, de Bourgogne) et les allées et promenades (Jardin royal, allées de Tourny). L´économie du vin bénéficie, elle aussi, de cette prospérité. En effet, depuis le XVIIe siècle, les parlementaires et les négociants n´ont cessé de se constituer d´immenses domaines viticoles. Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, la mode est aux vastes et fertiles terres du Médoc. Rapidement, ces vins du Médoc, véritables produits de luxe, concurrencent les vins de Graves, célèbres depuis des décennies. Parallèlement à la vigne, les parlementaires investissent dans la pierre en se faisant construire de superbes hôtels particuliers à travers toute la ville. La fin de l´Ancien Régime correspond à une période de rayonnement qui atteint une sorte " d´apogée " artistique avec la construction, de 1173 à 1780. du Grand-Théâtre par Victor Louis, le plus grand théâtre d´Europe pendant plusieurs années. Avec la Révolution, la cité perd brutalement son prestige. Le blocus de la guerre franco-anglaise et l´effondrement et la perte de Saint-Domingue rompent l´intense activité économique et financière du port. Et malgré la construction du pont de Pierre et de la place des Quinconces, ainsi que la plantation et l´exploitation des Landes - la plus grande foret française -, la ville passe le premier quart du XIXe siècle à essayer de retrouver sa splendeur passée. L´économie redémarre enfin avec le remplacement de Saint-Domingue par l´Afrique occidentale française et le Maroc. Le port devient alors une escale coloniale avec les huileries, l´arachide, le rhum et les sécheries de morue. La ville redevient un foyer artistique original avec les personnalités insolites d´Odilon Redon, Marquet, Lhote, Mauriac et Saint-John Perse. Malheureusement, le renouveau n´est qu´éphémère et dès que la France entame la décolonisation, le port et toute son économie sont à nouveau ruinés. Dans cette lente et longue période de déclin, la ville est pourtant par trois fois la capitale de la France, en 1871, 1914 et 1940. Après la Seconde Guerre mondiale, la France débute une importante phase de reconstruction à laquelle le nouveau maire de Bordeaux, Jacques Chaban-Delmas, se rallie pour remettre sa cité sur pied. C´est la création du pont d´Aquitaine, du quartier Mériadeck, du nouveau port, du Grand-Parc, du parc des expositions du Lac et du campus universitaire de Talence. Cette reconstruction est soutenue par un élan économique, industriel et technologique novateur grâce auquel Bordeaux est, encore aujourd´hui, l´un des pôles européens les plus importants pour l´industrie aéronautique et les technologies de pointe.

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